06_ I'm singing in the rain
La narration est assurée par Hugo
Mais qu'est ce qui m'a pris?

Franchement ! D'abord me faire passer pour... Pour qui d'ailleurs ?
En même temps elle avait l'air si nerveuse à attendre son Mr Wellborn, j'ai juste voulu être gentil...
Quand je repense à la pauvre Fanny que j'ai appelée faisant croire à Clémentine que j'appelais Mr Wellborn... Elle m'a prise pour un fou. Je l'entends encore...

" Mon petit Hugo, je ne connais qu'un Mr Wellborn et je suis loin de lui ressembler ! Raccrochez ce téléphone et cessez de m'embêter ! "

Et comme si ça ne suffisait pas il faut que j'en rajoute en l'invitant à passer l'après-midi avec moi...

Mais qu'est ce qui m'a pris?

Mais qu'est ce qu'elle est jolie, et puis elle me fait penser à une biche aux aguets...

Bon promis, dès que je la vois je lui dis la vérité !

La narration est assurée par Clémentine

Ce matin je me sens pleine d'énergie.
J'ai passé un temps inhabituel dans la salle de bain remettant en doute sans cesse mon maquillage, ma coiffure...
Je ne voulais pas décevoir Hugo !

Me voici donc presque en retard pour mon second jour de travail !
Heureusement que mes parents m'ont offert ce scooter il y a quelques années, je gagne ainsi un temps précieux.

Mais à mon arrivée à la boutique Hugo n'est pas encore là.

C'est madame Mims qui m'accueille, un peu embarrassée quand je lui demande à quelle heure Hugo doit embaucher.

" Hum... Hugo ne passera pas à la boutique ce matin. Il travaille à l'extérieur. Un problème de livraison."

Ah bon? Un peu embêtée j'espère qu'il n'a pas oublié notre programme de l'après- midi.
Et puis cette demi journée de travail ne va pas être la même sans lui. Madame Mims n'est pas méchante mais je n'ai pas encore pris tous mes repères.

De la matinée je n'ai pas eu de nouveau le loisir de penser à Hugo.

Comme la veille le magasin n'a pas désempli, entre les clients à encaisser, les rayons dévalisés à réassortir et les indécis à convaincre madame Mims commençait à fermer boutique avant que je n'ai pû souffler.

Et, comble de malchance, les hauts parleurs diffusaient les informations nationales, je n'avais donc pas pû échapper, quinze fois dans la matinée, à la voix inquiète et grave de la journaliste qui soulignait que c'était aujourd'hui que le bras droit de Shadow témoignait contre un chef de gang. 

Elle ne manquait pas de rappeler que les hommes de mains de ce réputé malfrat avaient jurer de tuer Adam avant qu'il ne puisse atteindre la barre!

Bien sûr lui aussi avait décidé, tout comme mon père, de garder sa véritable identité secrète mais je ne pouvais m'empêcher d'être inquiète.

Enfin j'entends la voix d'Hugo derrière moi.

Il est rasé de près et,avec sa chemise et son jean de marque il a tout autre allure qu'hier.
Ce n'est d'ailleurs pas pour me déplaire.

" Coucou belle inconnue ! Alors pas trop dure de survivre sans moi! "

J'adore ce garçon ! Non ! ne vous méprenez pas...

C'est juste que... Bon d'accord, il est beau et il me fait rire. Grâce à lui je me sens bien alors oui : je l'adore !

" - Bon alors où est-ce que je t'emmène beauté?
-
Où tu veux je te laisse choisir.
-
Suis moi, on va faire un tour au Bar de la Plage, tu vas voir il n'y a pas plus branché! "

Le Bar de la Plage?
La discothèque oui !

La musique est si forte qu'on ne peut pas parler et il y a tellement de monde entre le bar et la plage qu'il est impossible de se baigner.

Hugo est obligé de hurler et même ainsi c'est à peine si je l'entends !
" -
Ca n'a pas l'air d'aller, tu ne t'amuses pas?
-
A vrai dire ce n'est pas vraiment mon genre ce bar. Et puis cette musique me donne mal à la tête.
-
J'ai une bien meilleure idée, viens nous n'avons qu'à traverser la rue."

J'ai un peu peur. Où va-t-il m'emmener maintenant !

Finalement le salon de thé/ restaurant " Au soleil levant" me convient parfaitement..

La musique est douce, le décor sobre et chaque table préserve l'intimité de ses occupants.

" - J'ignorais que tu aimais ce genre d'endroit !
A vrai dire j'adore ce genre d'endroit. Ne fais pas cette tête. c'est si difficile à croire?
-
Un peu oui.

Assis là, à boire le thé, ,nous sommes restés plus de trois heures à bavarder.

Il m'a confié avoir perdu sa mère jeune et que son père avait disparu l'année dernière.
Pour ma part je lui parlais de mes parents souvent absents.
Un père restaurateur et une mère journaliste ! Cela l'a beaucoup fait rire.
Il m'imaginait en petite fille modèle, il n'avait pas si tort...

Il connaissait un peu le travail de ma mère, avait lu ses articles et les appréciait beaucoup.
Pour ma part j'admirais sa connaissance de la culture asiatique.

" C'est parce que j'ai vécu plusieurs années au Japon avec mon père. Ca m'a laissé des traces."

Au moment du départ le ciel s'est brusquement couvert.

" Et moi qui voulais t'emmener marcher sur le bord de la plage ! Tant pis viens, je te raccompagne chez toi."

Arrivés à la maison la pluie s'est transformée en un véritable déluge estival.
A peine le temps de descendre du scooter que nous sommes saucés.
Hugo me prend la main.
" -
Regarde toi, tu es trempée et tu as les mains glacées. Rentre vite te sécher avant de prendre froid.
-
Toi aussi tu t'es fait arroser. Viens au moins prendre un café."

Il a accepté de rester à la seule condition d'allumer un feu pendant que j'enfilais un gilet et me séchais les cheveux.

Nous sommes restés ainsi, assis devant le poêle pendant un long moment.
Sans rien oser dire pour ne pas gâcher ce précieux moment de complicité.

Puis Hugo entreprit de préparer le dîner. De délicieuses côtes de porc que j'avais eu la prudence de mettre au congélateur.

Et , alors que la nuit est déjà avancée et qu'il s'apprète à partir, lorsqu'il se penche vers moi pour me dire au revoir, j'espère un baiser....

Et alors qu'il se contente d'une bise amicale j'entends mon coeur rugir de frustation...

Peut-on aimer si vite? J'ai si peur de souffrir à nouveau et puis pourquoi me leurrer : j'aime encore terriblement Adam !
En venant ici peut-être n'ai je fait que me rendre la vie encore plus compliquée...



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